"Ma copinasse si on buvait un café", comme d'hab, elle a choisi la terrasse et j'ai choisi la table, on a bu un café verre d'eau comme avant, on s'est un peu fâché pour avoir le verre d'eau mais on l'a obtenu...
Comme d'hab. on a fait que parler, deux ans c'est long sans se voir, on s'est touché, papouillé, histoire de vérifier qu'on se voyait bien en vrai,
On s'est trouvé belle, on se l'ai dit... après tout les amies servent aussi à se faire des compliments... et puis c'est vrai qu'elle est toujours aussi belle, même si ses cheveux sont moins longs qu'avant, elle a toujours cette frange qui lui fait un regard de braise, elle a toujours ce côté sophistiqué qui l'a toujours rendu bien plus élégante que moi, elle a toujours l'air d'une italienne qu'elle est dans le coeur,
On s'est montré une tonne de photos, nos enfants surtout, ils grandissent tellement... et puis on a parlé ressemblance, sa petite princesse ressemble à son papa, son garçon a ses yeux... comme elle a trouvé que Jules avait la tête de mon homme et mes filles mon portrait, enfin surtout Rosalie...
Et puis elle m'a mené dans ce restaurant, c'est curieux qu'elle est choisi celui-ci d'ailleurs... on s'est installé à l'intérieur, pourtant il faisait chaud, enfin ou justement d'ailleurs, comme avant on est entré sûres de nous, lunettes vissées sur le nez... les regards se sont levés comme avant lorsqu'on avait la folie de nos 20 ans... disons qu'aujourd'hui on avait la confiance de nos 40 !
Est ce parce qu'Avignon nous appartenait jadis qu'on était si à l'aise bras dessus, bras dessous ? Est ce qu'aujourd'hui alors qu'on nous en sommes parties toutes les deux mais que nous y sommes toujours si fortement liées qu'on s'y sent toujours "nous" ?
Pourtant on avait bien l'impression que plus personne ne nous connaissait, plus personne savait ce qu'on y avait vécu... il ne faudrait pourtant pas beaucoup pour être à nouveau chez nous dans cette ville qu'on affectionne tant !
Nous n'avons fait que parler, parfois même on parlait en même temps, on a avalé le contenu de nos assiettes sans vraiment se soucier de ce qu'on mangeait d'ailleurs c'était délicieux et j'y retournerai à cette adresse et à chaque fois désormais j'aurai cette pensée pour toi...
Comme avant, on a parlé de nos vies,... Elle m'a ditque j'avais été un porte bonheur pour elle et pourquoi, d'ailleurs que j'étais un porte bonheur pour toutes les personnes qui vivaient à mes côtés, elle m'a ému parce qu'elle avait les larmes aux yeux en le disant,
Cette période qui a sans doute construit une base solide de nos vies, tellement elle fut intense, tellement elle fut farfelue, insouciante, incroyable, riche, belle, joyeuse, tellement elle fut libre, tellement elle fut nous... tellement elle n'appartiendra qu'à nous...
Cette période qui fait qu'à chaque fois que je pose le pied en Avignon je ressens cet immense bonheur dans mon coeur,
On a marché dans ces rues, regardé ces lieux qui ont fait notre histoire, on a regardé ces fenêtres où nous avons posé quelques temps nos affaires... on a fantasmé comme avant sur ces appartements qui font le charme d'Avignon... on s'est bien imaginé un jour se retrouver comme avant en terrasse tous les matins pour ce café matinal,
Elle m'a demandé si je pouvais lui envoyer toutes les photos que j'avais sans aucun doute sur une étagère parmi tous ces classeurs, ces carnets, ces albums... je me suis plongée dans ces images, j'ai même relu mon agenda de cette période, je me suis souvenue de moments incroyables... je comprends que cette période ait pu être une des plus belles de notre vie...
Finalement à part nos rides qui trahissent les 20 années qui se sont écoulées, on a toujours dans nos coeurs et nos têtes le même grain de folie, ce grain de bonheur qu'on a fait éclore depuis.............
(A toi, ma si chère amie)
Et parce qu'aujourd'hui je fais dans l'affection, je souhaite la fête à ma Rosalie...