Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 Virginie B

Virginie B

Explorer la vie avec curiosité, conscience et émerveillement


Les enfants et la perte d'un être cher

Publié par Virginie B sur 4 Avril 2017, 05:00am

Catégories : #Vis ma vie de maman

Les enfants et la perte d'un être cher

C'est un sujet délicat et infiniment personnel, néanmoins vous le savez j'ai perdu ma grand-mère il y a quelques jours et pour mes enfants ce fut la première confrontation avec la mort d'une personne qu'ils aimaient si fort.

J'ai fait comme j'ai pu finalement, j'ai fait comme d'habitude à l'instinct, j'ai fait au mieux pour les aider à vivre cette période douloureuse.

Je n'ai pas de conseils à donner juste une expérience à partager

Quand c'est douloureux pour les grands, on se demande bien comment on va faire face au chagrin des enfants, 

Personnellement je pense qu'il est important d'exprimer son chagrin de telle ou telle manière mais de l'exprimer, 

J'ai pleuré beaucoup, je n'arrivais pas à retenir mes larmes, j'ai écrit un lettre que j'ai lu à l'église, j'ai écrit deux billets pour elle, 

J'ai incité mes trois enfants à exprimer ce qu'il ressentait et chacun avec son caractère, sa sensibilité et ses connaissances de la mort (Violette n'a que 7 ans),

Rosalie a beaucoup pleurer, de gros chagrins que j'ai laissé s'exprimer, on a parlé ensemble, on a pleuré ensemble, à aucun moment je l'ai empêché de pleurer mais j'étais là pour lui tenir la main, la caresser et parfois je l'ai laissé seule se recueillir,

Violette a posé beaucoup de questions et j'ai retenu celle-ci qui m'a ému particulièrement, "pourquoi mamie est morte, elle n'avait rien fait de mal ?"... j'ai répondu sans tricher, le plus simplement possible... elle en parle tous les jours y compris à l'école, elle lui dessine beaucoup de dessins et lui écrit des petits mots très souvent.

Pour Jules qui a 15 ans, ce fut tout aussi douloureux, il est le seul a avoir été présent à l'enterrement, c'était son premier et il m'a demandé comment ça allait se passer, j'ai répondu à ses questions... il a pleuré mais a contenu son chagrin... je lui ai proposé d'écrire une lettre à sa grand-mère en confiant tout son chagrin, ce qu'il a fait et il me semble que ça lui a permis d'évacuer le plus gros !

Depuis les filles réclament des fleurs pour mamie, continuent de lui écrire et de lui faire des dessins... et surtout elles s'occupent de papy !

Toutes les attentions sont désormais sur lui... 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Écrire cet article me paraît relever du surhumain. J'ai récemment perdu ma mamie, lecture difficile. Bon courage pour les mois à venir !
Répondre
I
Rien ne vaut la communication... J'en ai fait un article la semaine dernière sur ma relation avec les enterrements... Mon "Tonton" parti, j'ai peu pleuré car bien qu'on ne m'ait pas caché sa mort, on m'a tenu à l'écart de sa maladie, des rendez-vous à l’hôpital etc... Et puis chez moi, quand on a mal, on se tait, on le garde pour soi... J'aurais aimé t'avoir comme maman à ce moment-là pour que tu expliques à une petite fille de 10 ans, les étapes douloureux de la vie que l'on traversera tôt ou tard dans la nôtre... Courage à eux. Courage à toi. Je t'embrasse
Répondre
P
Sincère condoléances pour ta grand-mère. J'ai perdu mon père en 2013 et ma mère l'année passée. Mon grand avant presque 4 ans pour mon père et j'étais enceinte du 2e. Il a assisté à la crémation mais n'a pas été perturbé. Mais pour ma mère, il était là quand on l'a découverte morte chez elle mon mari et moi. On lui avait interdit de regardé mais il l'a fait et a été profondément marqué. Il n'a pas voulu assisté à l'enterrement et je ne l'ai pas forcer. Le 2e et 3e était trop petit pour comprendre. Mais mon grand si, il avait 6 ans et demi. Il a même dessiné la pièce funéraire où se trouvait son cerceuil. Il m'en parle régulièrement avec un brin de nostalgie. il aimait beaucoup sa grand-mère. Courage à vous tous dans cette dure épreuve :*
Répondre
Y
Bonjour,<br /> <br /> J'ai envie de vous écrire que "c'est une chance" pour vos enfants d'avoir été confrontés à la mort d'un être cher avec la disparition de leur arrière grand-mère. En effet, cette disparition, aussi douloureuse qu'elle puisse être, s'inscrit dans une certaine "logique" de la vie. C'est plus facile d'expliquer le décès d'une personne âgée que celui d'un enfant.<br /> Je pense que vous avez eu la bonne attitude, il faut expliquer et laisser chaque personne de la famille réagir à sa façon, avec respect, sans moqueries, sans jugement.<br /> Mes trois enfants sont allés, ensemble, avec mon mari et moi, au funérarium dire "au revoir" à leurs deux arrières grand-mères alors qu'ils étaient très jeunes (de 1 an à 4 ans et demi pour l'une et de 2 ans à 5 ans et demi pour l'autre). Nous leur avions expliqué au préalable ce qu'ils allaient voir et nous savions que leurs mémés étaient "bien". Les aînés leur avaient fait un dessin et ils l'ont déposé près d'elle. Ils n'ont pas été choqués et ont fait leur deuil..., à hauteur de leur jeune âge.<br /> Cet été, notre troisième enfant (une fille âgée de 8 ans et 5 mois) a été hospitalisée un vendredi d'août. Samedi suivant, on apprend qu'elle souffre d'une méningo-encéphalite (trois mois plus tard, on a appris qu'il y a eu une erreur de diagnostic, l'IRM cérébral a été mal interprété. Elle avait une cérébellite fulminante, qui aurait pu être traitée par administration de corticoïdes). Dimanche, ils vont la voir, elle est rayonnante. C'est incroyable... Ils jouent avec elle. Lundi, mon aîné (11 ans 3/4) me demande quand sa sœur et lui pourront revoir notre petite malade, je lui réponds : "pas pour le moment, elle souffre à nouveau beaucoup de ces maux de tête. Elle est couchée, elle ne peut rien faire." Mardi quand je la rejoins en fin d'après-midi, elle a été transférée en réanimation pédiatrique. J'avertis mon mari. Ils informent nos enfants, au coucher, que leur petite sœur est gravement malade. La nuit, son état se dégrade, j'en informe mon mari. Mercredi matin, il apprend à nos enfants qu'elle va très mal et qu'elle risque de mourir... Il emmène les enfants chez ses parents et me rejoint. On nous confirme qu'elle va décéder. Mon mari revient chercher nos enfants, ils leur confirme qu'elle va mourir. <br /> Tout s'est enchaîné à une vitesse folle et nous n'avions pas reçu de formation pour savoir ce qu'il fallait faire... ou pas. Nous avons parlé avec quelques personnes du service pour savoir si nous pouvions faire les choses de telle façon. On nous a encouragé à faire comme cela. Nous avons accompagné nos enfants comme nous avons pu, en leur expliquant tout, en ne leur cachant rien. Ils ont assisté à toutes les étapes... Pour chaque étape, nous avons expliqué ce qu'ils allaient voir, qu'ils n'étaient pas obligés d'y aller, qu'ils pouvaient ressortir immédiatement si c'était trop dur, qu'on respecterait leur attitude, que nous allions chacun et chacune réagir à notre façon, qu'on devait se respecter, se soutenir, s'entraider sans jugement...<br /> Je vous assure que c'est tout, sauf simple, de cheminer ensemble pour accompagner le deuil de son plus jeune enfant.<br /> Dans leurs têtes (10 ans et demi et 11 ans 3/4), ils n'avaient, évidemment, jamais imaginé que leur petite sœur chérie partirait en premier... C'est la vie qui est complètement bouleversée...<br /> Je suis d'accord avec Wonderful Blond Girl, il n'y a pas de bonne méthode mais je pense qu'il est très important d'expliquer (avec des mots adaptés à l'âge des enfants) et de ne pas mentir, ne pas adoucir les mots par d'autres qui peuvent laisser penser qu'il y aura un retour : elle est morte (pas "elle est partie").<br /> <br /> Bon courage à vous !
Répondre
Y
Merci beaucoup Virginie. Oui, perdre un enfant est très difficile... et il faut, en effet, énormément de courage...<br /> <br /> Je voulais surtout témoigner pour dire qu'il ne faut pas mentir, qu'il ne faut rien cacher, rien transformer...<br /> De nos jours, beaucoup d'adultes pensent protéger les enfants en ne leur montrant pas les étapes ultimes de notre cheminement sur terre. C'est une erreur. Cela cause de graves traumatismes de ne pas dire la vérité..., de cacher des choses... Un enfant, même très jeune, est capable de comprendre. Et même s'il ne s'en souvient pas, cela lui fait du bien de savoir qu'il était là. En disant cela, je pense à l'au revoir que mes enfants ont fait pour leurs arrières grand-mères. Quand nous leur avons dit, des années plus tard : "Vous aussi, vous leur avez dit au revoir. Vous leur aviez fait de beaux dessins qu'on a mis dans leurs cercueils.", ils étaient comme soulagés d’avoir, à leur façon, pu leur témoigner leur amour. J'avais scanné leurs dessins afin de pouvoir leur montrer, plus grands, ce qu'ils avaient fait.<br /> Je comprends que le fils de "Pellicule de vie" soit encore traumatisé d'avoir trouvé sa grand-mère décédée et elle a eu raison de ne pas l'obliger à assister à l'enterrement. <br /> Dans le difficile accompagnement de la mort, il faut PROPOSER aux enfants chacune des étapes en les EXPLIQUANT mais pas en les IMPOSANT. Ce qui peut choquer un adulte (ou bien être difficile à vivre) ne l'est pas forcément pour un enfant.<br /> L'accompagnement de ma fille en réanimation, durant une trentaine d'heures (dont la moitié en solo), fut pour moi très douloureux. Je ne savais pas trop si mes enfants devaient - ou pas - voir leur petite sœur reliée à toutes ces machines bruyantes, qui tiennent beaucoup de place autour du lit. J'ai interrogé le neuropédiatre et l'infirmière qui m'ont dit qu'il fallait décrire la pièce aux enfants et l'infirmière a proposé de leur expliquer "en gros" le fonctionnement des machines. Ils ont voulu voir et n'ont pas été choqués... On leur avait suggéré de rendre hommage à leur petite sœur, comme ils voulaient. Ils l'ont entourée de ses jouets préférés : Playmobils, peluches pour lui dire au revoir. Je pense que ce geste était important.<br /> Cinq jours plus tard, ma sœur a lourdement insisté pour que mes enfants quittent la pièce lors de la mise en bière de leur petite sœur. Moi-même, je n’avais jamais assisté à cette étape... J'ai refusé en lui disant :"Laisse-les, c'est eux qui ont décidé de rester."<br /> <br /> Belle journée...
V
merci d'avoir témoigné aussi longuement sur un sujet aussi douloureux, <br /> je suis tout à fait d'accord avec vous, j'ai perdu ma grand mère et c'est tellement merveilleux de l'avoir gardé autant, et que mes enfants aient pu ainsi en profiter, <br /> perdre un enfant est la chose la plus difficile qui soit, <br /> surtout bon courage à vous et vos proches
W
Il n'y a pas vraiment de bonne méthode pour affronter le décès d'un proche, mais je trouve que la vôtre est très bonne et j'aurai aimé qu'on fasse de même quand j'ai perdu ma mère (j'avais 16 ans et mes soeurs 14 et 12 ans) c'était notre premier enterrement et personne ne m'avait rien expliquer. Je me suis retrouvée projeter à la place de l'adulte au près de mes soeurs mais je n'avais aucune explication à leurs donner. Alors on a enfouit tout ça au lieu de l'exprimer. Ce qui est loin d'être la bonne solution mais malgré tout nous avons fait nôtre deuil et pensons à elle régulièrement.
Répondre
O
Je n'ai pas su gérer ma peine aussi bien que toi mais par contre je fus très à l'écoute de celles de mes enfants aussi. En faite c'est ce qui compter le plus pour moi, leur tristesse.
Répondre
C
C'est clair que c'est beaucoup plus délicat pour un enfant d'affronter la disparition d'un être cher. Je ne pense pas non plus qu'il y ait des conseils à donner, juste le fait de demander aux enfants d'exprimer ce qu'ils ressentent, de pleurer toutes les larmes de leur corps si nécessaire, de taper dans les coussins, de sortir coûte que coûte un trop plein d'émotions. Mais aussi de continuer à chérir les souvenirs et la mémoire de l'être cher, comme s'il continue à être là, mais pas physiquement, dans le coeur. Parler parler parler, et penser tendrement.
Répondre

Nous sommes sociaux !

Articles récents