Plus le temps passe, moins je juge. Enfin, j’aime à le croire. Disons plutôt que j’apprends à garder pour moi mes premières impressions. Ou alors je les partage avec prudence, en essayant de prendre du recul, toujours dans l’intimité d’un échange de confiance.
J’ai compris, au fil du temps, que les apparences sont souvent trompeuses. Que le physique, les vêtements, la première posture, tout cela ne dit rien — ou si peu — de qui est vraiment quelqu’un. L’habit ne fait pas le moine. Et il faut souvent oser aller vers l’autre, prendre le temps de la rencontre, avant de se faire une idée juste.
Mais je ne vais pas mentir : je juge encore. Pas forcément avec dureté, mais spontanément, instinctivement. Je me fais rapidement un avis. J’observe, j’analyse, je ressens. Et même si j’essaie de laisser de la place au doute, il m’est difficile de ne pas émettre un jugement. Ce n’est pas glorieux, mais c’est humain.
Là où j’ai évolué, je crois, c’est que je ne reste pas figée sur mes premières impressions. Avec le temps, les échanges, les expériences partagées, il m’arrive souvent de changer d’avis. Et je n’ai aucun mal à le reconnaître.
J’essaie donc de plus en plus de suspendre le jugement. De me rappeler que je ne connais rien de la vie de l’autre. Qu'on ne sait rien finalement ou si peu de tout ! Qu’il y a toujours des histoires, des blessures, des influences derrière les attitudes.
Et si vraiment je n’apprécie pas, j’ignore. Tout simplement. Mais il faut que le malaise soit profond pour que je décide de tourner la page. Mais ça arrive... j'ai aussi appris cela avec le temps, on n'est pas fait pour s'entendre avec tout le monde ! C'est ok !
Ce que j’aime par-dessus tout, ce sont les rencontres. Je crois en l’intuition, en l’inattendu, en ces moments un peu magiques où l’on se laisse surprendre. J'en ai même fait une nouvelle rubrique : Sur le fil des rencontres, dont l'épisode 1 est en ligne !
J’apprends, encore et toujours. À faire preuve de prudence, sans me fermer. À rester curieuse, sans naïveté. Et à accueillir les autres avec cette pensée : « chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il est ».
Alors non, ce n’est pas facile de ne pas juger. Mais c’est possible de juger moins. Et surtout, de ne pas blesser. Parce que nos pensées ne sont pas toujours bonnes à dire. Parce que l’essentiel reste dans l’ouverture, la tolérance, et cette capacité à évoluer. À changer d’avis. À grandir. A lâcher-prise !
Qu'en penses-tu ?
(article publié initialement en octobre 2014 / c'est chouette de constater le chemin parcouru et d'actualiser en conséquence)