C'est en échangeant ce matin avec elle, victime de haine sur les réseaux sociaux que j'ai eu envie de partager cet article et mon avis sur le sujet. Car il y a des jours où un simple commentaire peut tout faire vaciller. Une phrase, parfois anonyme, souvent gratuite, qui s’infiltre sous la peau. Même quand on pense être solide, même quand on se dit : je sais qui je suis.
La haine sur les réseaux, je l’ai croisée aussi. Parfois en plein visage, parfois en filigrane, dans le silence brutal d’un désabonnement ou d’un regard méprisant derrière un écran.
Alors j’ai eu envie d’écrire cet article. Pas pour faire la morale. Pas pour pointer du doigt. Mais pour témoigner. Pour mettre des mots là où trop souvent, on laisse faire. Pour offrir, peut-être, un peu de clarté à celles et ceux qui, comme moi, ont été heurtés dans ce qu’ils partagent de plus intime : leur voix, leur création, leur présence.
Comprendre la mécanique de la haine en ligne
Sur les réseaux, la haine circule vite. Trop vite. Portée par l’anonymat, amplifiée par l’algorithme, elle prend racine dans des terreaux variés : frustration, colère, jalousie, besoin de reconnaissance, envie de contrôle.
Il y a ceux qui insultent sans filtre. Ceux qui ironisent sous couvert d’humour. Et puis il y a les plus insidieux, ceux qui laissent un mot sec, une critique déguisée en conseil, un jugement sous prétexte de bienveillance.
Derrière l’écran, tout est permis.
Ce que ça fait, quand ça tombe sur toi
Quand un commentaire nous blesse, ce n’est pas juste une question d’égo. C’est un choc émotionnel. Une mise en doute.
On se dit : Ai-je trop dit ? Trop montré ?
On relit nos posts. On hésite. On efface. Parfois, on se tait. Et ça, c’est la pire des victoires pour ceux qui jugent.
Il m’est arrivé de douter. De me replier. De me dire que tout ça n’en valait peut-être pas la peine. Et puis… j’ai appris.
Se protéger, vraiment
Avec le temps, j’ai mis en place des réflexes de survie.
J’ai appris à bloquer sans culpabilité, à ne pas répondre à chaud, à me retirer le droit d’être disponible pour tout le monde.
J’ai aussi appris à nourrir les liens vrais. À m’ancrer dans les messages doux, les échanges sincères, les retours silencieux mais bienveillants.
Et surtout, j’ai cessé de croire que je devais convaincre tout le monde.
Je ne suis pas pour tout le monde. Et c’est très bien ainsi.
Revenir à soi
Ce que les autres projettent sur moi ne m’appartient pas.
Leur colère, leur aigreur, leurs propres blessures : je n’ai pas à les porter.
Alors je reviens à moi. À ce qui m’anime. À ma création.
Je relis ce que j’aime. Je m’inspire. J’écris, je colle, je photographie, je vis. Je me rappelle que je ne suis pas ici pour plaire, mais pour être. Pour contribuer, à ma façon.
J'aimerais tant qu'il existe d’autres espaces. Des espaces de nuance, de soutien, de beauté.
Il est temps qu’on célèbre l’authenticité au lieu de la polir.
Qu’on ose dire : je suis vulnérable, sans crainte d’être détruit pour cela.
À celles et ceux qui subissent des attaques : vous n’êtes pas seuls.
Et surtout, vous avez le droit d’exister tel·le que vous êtes, sans filtre.
Protège-toi. Nourris ta joie. Reste debout.
Sois doux avec toi-même. Tu es fait de cicatrices, mais aussi de lumière